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8 juin 2009 1 08 /06 /juin /2009 14:43
 

Encore de la confusion avec lM Lefebvre détonicien de la Défense qui critique les conclusions des experts en s'appuyant sur des expériences qu'il a réalisées pour GP en 2008 et pour lesquelles il ne fournit aucun rapport permettant une expertise contradictoire.



Audience du Vendredi 5 juin


Le tribunal entend la suite de l'exposé de M Lefebvre détonicien expert de la Défense et qui a travaillé à la demande de Grande Paroisse, il aborde ce matin le fonctionnement du relais de la chaîne pyrotechnique. Il explique que le mélange NAI NCl3 n'a pas la capacité d'amorçage suffisante pour faire détoner du NAI, la partie imprégnée ne peut être un relais de détonation et n'a pas pu faire détoner le 1er tas de 150kilo de NA. Les essais de tirs qu'il a mené en Slovaquie en 2008 démontrent à son avis que l'ensemble de la charge du tir 24 n'a pas explosé et il estime que l'expert Didier Bergues a surestimé l'équivalent TNT du tir 24 et que la transmission NAI NAa ne s'est pas faite.


Le Pdt lui demande de lui remettre l'ensemble de la configuration de ces essais pour apprécier la pertinence de sa présentation mais il n'a pas de rapport circonstancié complet !!!.


Le Pdt lui demande pourquoi il n'a pas tenté de reproduire le tir 24 , il explique que le tir 24 demandait une approche qu'il ne pouvait mettre en oeuvre. Il critique le tir mais sans l'avoir reproduit !!!


Les avocats des parties civiles dénoncent un rapport oral, une absence de précision sur les conditions de ces travaux qui ne présentent aucune garantie sur le terrain scientifique et judiciaire et qui ne permettent pas une expertise contradictoire.


A La procureur qui lui reproche de ne pas avoir travaillé sur le mélange avec le NCl3. Il répond que : "Jouer avec la détonabilité du NCl3 présente des dangers et on ne le connaît pas bien. J'ai reproduit le tir 24 en matière détonique, mais pas chimique. Cela manque! Alors je vais demander à le faire..."


On est à quelque jours de la fin du procès !!!!!!! Fin de l'audience du matin



A 14h20 Le tribunal entend M Presles chercheur au CNRS et directeur du laboratoire de combustion et de détonique qui a réalisé une étude à la demande de Grande Paroisse mais que GP n'a pas jugé utile de produire ni à l'instruction ni au tribunal !!

M Presles explique les travaux numériques faits par son laboratoire sur contrat de GP, travaux commencés en 2002 et rapport rendu en 2006 à GP. Il précise les expériences menées avec le laboratoire russe Semenov pour caler ses modèles numériques et principalement calibrer la loi de combustion du NA : « un tube, une charge d'amorçage, C'est une étude expérimentale d'effet de diamètre de charge sur célérité de détonation » Il montre les simulations numériques et les expériences réalisées et conclut à un accord entre calculs et expériences. Il montre avec des vidéos des expériences et des travaux récents sur le mélange NA DCCNa en confinement faible, tubes en plexiglass, en verre qu'une détonation se forme dans ce milieu. Il y a donc eu propagation de la détonation du Na le mur du box va voler et il va y avoir induction d'une onde de choc dans le tas, les réactions chimiques se forment, la détonation se transmet. les simulations numériques montrent que l'impact du mur provoque l'amorçage de la détonation dans le tas de Na.


En réponse à différentes questions, il précise :

  • que les informations sur les tas et leur emplacement ont été données par GP et que les produits utilisés pour les expériences ont été fournis par GP;

  • que les choses devenaient intéressantes d'un point de vue scientifique, mais que les contrats se sont arrêtés. “Au moment de faire les expériences à grande échelle, il y a eu un arrêt";

  • qu'il n'a pas rencontré M Lefebvre dans les congrès et que sur les travaux en Russie, "Les études devaient s'achever par des essais à l'échelle d'une tonne pour vérifier si le mélange DCCNa NA pouvait faire détoner une masse de nitrate".

  • Il précise aussi qu'à la place de M Lefebvre il aurait reproduit le tir 24...

A 15h55 le détonicien Michel Lefebvre reprend son exposé. Il aborde le chapitre sur la transmission de la détonation du tas du box au tas principal stocké dans le hangar 221. Il concentre son exposé sur la mise en détonation par impact d'un bloc de béton et conclut que la la pression générée 3 kbar est une pression insuffisante pour amorcer le tas de nitrate d'ammonium.


Suit une discussion entre MM Presles Lefebvre e sur les conditions des expériences et les simulations numériques. 
Pour M Presles "Quand on parle d'amorçage, il faut parler de cinétique et de chimie. J'ai insisté sur les lois de combustion. Dans le travail de M. Lefebvre, il n'y a pas de chimie".

Le président demande au détonicien Didier Bergues, expert judiciaire ce qu'il pense des travaux de Michel Lefebvre. Didier Bergues réaffirme ses calculs et précise être en accord avec les travaux de M. Presles en simulation numérique “ Cela fait plus de 20 ans que nous travaillons avec son laboratoire de Poitiers. M. Lefebvre est plutôt un spécialiste des explosions de gaz. Cela fait 20 ans que je connais les domaines des explosifs condensés, solides et liquides. Pour le tir 24, si le juge l'avait permis, je suis convaincu que on aurait pu le reproduire".

Le procureur : "Si vous aviez eu connaissance des travaux de M.Presles en 2006, qu'est-ce que cela aurait pu vous apporter?"
D.B. : "Cela m'aurait aidé à comprendre la transmission de la détonation du box au tas principal. Je me basais sur la réglementation. Le NA est pour moi un matériau à caractère explosif, faible, certes. C'est mon point de vue".

Fin de l'audience à 17h30.

La Défense et GP ont été piégés par leur demande de travaux au CNRS de Poitiers qui a aboutit à des conclusions confortant la thèse de l'accusation.  Ils cherchent aujourd'hui, en s'appuyant sur les travaux de leur expert détonicien M Lefebvre,  à montrer que le mélange ne pouvait pas détoner et que la transmission de la détonation du tas du box au tas principal stocké dans le hangar 221 par la projection d'un morceau de béton est insuffisante pour amorcer le tas de nitrate contrairement aux conclusions de D Bergues et de M Presles.
Le problème est que les conclusions de M Lefebvre ont été obtenues à la suite de travaux dont on ne connaît pas les conditions et qui ne permettent pas d'expertises contradictoires !!! Confusion encore et toujours

Le procès reprendra mardi à 13h30.

Denis

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