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6 juillet 2009 1 06 /07 /juillet /2009 18:39
 

 

 

AZF une catastrophe et un procès pour rien ?

 

 

 

Les débats du procès AZF ont montré qu’un enchaînement de faits a conduit à l’explosion du 21 septembre 2001. Les dirigeants de Total et de l'usine AZF les avaient estimés peu probables, et pourtant :

- La fabrication de produits chlorés et de nitrates -produits incompatibles- dans la même usine : c’était une réalité

- La rencontre des deux produits : un scénario possible compte tenu de la configuration du site, non pris en compte par l’industriel

- Le déversement de ce mélange sur un tas de nitrates déclassés : le résultat de l’absence de procédures

- La présence d’humidité : une évidence car la porte du hangar 221 ne fermait pas

- Une réaction chimique entre les deux produits : un phénomène connu lorsque ces produits étaient sous forme liquide

- La présence d’un tas de plus de 500 tonnes de nitrates : la conséquence d’une absence de gestion du stock

 

La succession d’événements jugés peu probables par l’industriel a pourtant conduit à un accident majeur.

 

Grande Paroisse a nié dans ses études le risque d’explosion des nitrates. Personne n’a donc jamais examiné les scénarios qui pouvaient conduire à cet événement. Pire encore, l’industriel a jugé inutile de respecter les prescriptions des arrêtés préfectoraux, les recommandations professionnelles et les consignes de sécurité élémentaires en matière de stockage de produits dangereux et de gestion des déchets.

 

Le 30 juillet 2003 une nouvelle loi sur l'encadrement des activités à risques a été votée, en réaction à l'explosion d'AZF, nous a-t-on dit. Cette loi a plusieurs caractéristiques, dont la création d'un nouveau mode de calcul des risques. Avant cette loi, les études de danger prenaient en compte le plus grand accident possible pour définir les mesures de sécurité, sans tenir compte de la probabilité de survenue. Depuis cette loi, quand un accident potentiel est très peu probable, on en tient très peu compte, voire pas du tout. Cette loi entérine l'erreur stratégique sur la sécurité à Toulouse.

Elle rend l'explosion du 21 septembre réglementaire, légale…

 

Alors demain ou dans quelques années,

Ici ou ailleurs,

Un accident industriel tuera encore…

 

AZF, une catastrophe pour rien ?

 

 

D'ailleurs quand le tribunal demande aux hauts responsables de TOTAL ce qui a changé dans les usines depuis le 21 septembre 2001 la réponse est « rien ». Quand le tribunal demande au directeur ce qu’il aurait changé au fonctionnement de l’usine, il répond : « j'aurais organisé des journées portes ouvertes ». Ainsi donc le taux de probabilité pour qu'un industriel tire des enseignements intelligents d'un accident industriel est très faible voire nul.

 

Il y a convergence de pratiques entre législateurs et industriels pour favoriser la rentabilité et les profits.

 

Pour PJCNiNa le droit et les pratiques judiciaires doivent changer pour aller vers une plus grande responsabilité des industriels. Ce n'est pas en renonçant à une sanction justifiée à l'encontre d'entreprises non respectueuses de la sécurité de leurs salariés et des riverains que l'on rendra service à la société. C'est en réprimant les auteurs de ces délits que le droit devient socialement utile.

 

 

Nous avons entendu le procureur souhaiter qu'en mémoire de tous ceux qui ont perdu la vie dans cette catastrophe, tous les enseignements en soient tirés par ceux qui peuvent le faire.

Mais le droit et les réquisitions du procureur limitent les condamnations à des amendes et des peines dérisoires et ce dernier se retranche derrière le droit pour ne pas condamner Total alors qu'il a rappelé tout au long de son intervention les liens entre la maison mère Total et sa filiale Grande Paroisse.

Aujourd'hui la loi française ne veut pas attaquer les industriels. Aujourd'hui, le rapport de force est en faveur des entreprises qui risquent la vie des citoyens en réduisant les mesures de sécurité et en privilégiant la sous-traitance pour augmenter leurs profits.

 

Le Président du Tribunal seul peut faire évoluer ce droit en déclarant recevable la demande de citation directe de la maison mère Total.

Si Total n’était pas poursuivi, ce serait le plus mauvais signal à donner aux gestionnaires d'installation dangereuses ; ce serait dire à tous « Allez-y ! »

 

 

Alors AZF un procès pour rien ?

Réponse le 19 Novembre 2009

PJC NiNa,  Toulouse le 01 juillet 2009

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Nous avions pris contact avec la Dépêche du Midi pour acheter une page entière de publicité et faire passer cet article en dernière page de l'édition du 1er juillet 2009.  Le chèque avait été envoyé. Mais au dernier moment l'article a été refusé. Refusé par le bureau de vérification de la publicité, le BVP nous a t-on dit !!!
Le BVP : c'est comme qui dirait le gendarme éthique du monde de la pub. C'est ce qui empêche les publiciatires de dire des gros mots ou de montrer des corps trop nus ou trop déchiquetés...Donc, ils n'ont pas voulu de notre article..?! Il aurait été intéressant de savoir en quoi notre point de vue dérange les publici....taire. Cet article serait-il trop obscène ? trop polémique ? trop attentatoire à l'ordre public ? Aux bonnes moeurs ? trop empêcheur de capitalismer tranquille ? trop explosif ? ou tout simplement trop politique?  

PJC NiNa

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