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10 mars 2009 2 10 /03 /mars /2009 21:55
Aujourd'hui 10 mars, nous avons terminé la vision idyllique de l'usine, avec les milliers de capteurs de toutes sortes dédiés à la sécurité d'AZF (sauf le hangar 221, ils n'ont pas trouvé, parmi les 10 000 capteurs de l'usine, un 10 001e qui aurait pu s'y installer). Soulez-Larivière (Défense), a posé une question sybiline : "est-ce qu'un capteur peut ressentir quelque chose derrière un aquarium ?" (réponse : non)... À suivre.
Mr Maillot, grand spécialiste de la sécurité et de l'environnement chez Grande Paroisse puis Arkéma (Groupe Total à qq pourcents), nous a démontré par un joli cours théorique que tout était au point sur le plan sécurité à AZF Toulouse, usine modèle dans le groupe (il a même affirmé qu'il y avait un exercice PPI par an !)... Rose m'a affirmé que son expérience de SPPPI, CLIP et compagnie lui permettait de faire un cours encore meilleur. Le hic a été lorsque le président du tribunal a demandé son avis personnel et non une présentation idéale. L'usine était merveilleuse ("Bisounours" dira plus tard C. Léguevaques), tout le monde au point, etc. C. Léguevaques a réussi à placer la contradiction sur la description extraordinaire que nous entendons depuis le début : la norme iso 14001 (environnement) avait été retirée à AZF Toulouse en août 2001. On y reviendra a dit le président... Espérons-le !
Ce témoin a réussi à désarçonner la Défense (Courrégé), en assurant ne plus se souvenir si AZF a bien été la première usine de Midi-Pyrénées à avoir mis en place une gestion de la sécurité, ne pas être sur qu'Arkema (où il travaille actuellement) n'a pas de lien avec GP. Pour un ancien de l'Ecole des Mines qui se rappelle de plein de choses, des noms, etc..., cela la fiche mal !

Ensuite, après un cours de vulgarisation du président sur le nitrate d'ammonium, sont passés trois témoins chimistes.
N'étant pas présents aux auditions des autres témoins, ne sachant donc pas ce qu'ils avaient dit ou allaient dire, ils nous ont raconté tous trois l'historique des accidents. Quinchon, témoin de la partie civile, pense au mélange et accuse Total d'avoir obligé Biechlin à négliger ce tas d'ammonitrates, et donc à faire une faute grave. Lattes*, pour la Défense, aussi politique que chimiste, a fini par concéder que ses propos n'étaient pas toujours emprunts de science alors qu'il accusait les "autres" de n'être pas assez scientifiques (il a tenté de nous amadouer avec des cubes piqués à ses petits enfants, nous prenant pour des ignares), de même que Meunier, pour la Défense également, qui n'a eu pour rôle que de tenter de jeter le discrédit sur les experts judiciaires.
Tout ce beau monde a finalement été invité à revenir au moment où passeront ces experts.

On ressent deux choses après cette journée : les scientifiques, ceux-là en tout cas, semblent ressentir un joli mépris pour leurs contemporains ; les avocats ont commencé sérieusement à compter les points, les uns se taillant deshermines sur les témoins, les autres tentant de les décrocher en piégeant leurs confrères et néanmoins ennemis...

Pascal


* Rappel : Mr Lattes a été le seul chimiste toulousain à s'exprimer longtemps après l'explosion (Président à l'époque de la branche toulousaine de la Société Française de Chimie) pour affirmer avec la morgue d'un procureur assurant un accident à 99% que le nitrate d'ammonium ne pouvait exploser...
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