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23 avril 2009 4 23 /04 /avril /2009 22:57
 

 

 

Procès AZF audience du 22 avril 2009 :  Ou l'on apprend que la piste électrique est définitivement enterrée depuis 2003, mais ou surgit la piste des gaz neurotoxiques!!!

 

 

Me Foreman pour la défense pose des questions aux experts judiciaires en électricité intervenus la veille.

Le tribunal entend ensuite M Meunier cité par le défense, il a été prof à SUPELEC et dit n'être au service d'aucune partie. Il a néanmoins travaillé pour Grande Paroisse à la demande de Madame Vacquier dont il a du mal à se souvenir qui elle était et ou elle travaillait. Nous apprendrons plus tard qu'elle était juriste chez Total.

Sa conclusion rejoint celle des experts judiciaires: pas de court circuit sur le site avant l'explosion , l'explosion du hangar 221 ne peut pas avoir été causé par un phénomène électrique qu'il soit d'origine interne ou externe.

Il évoque aussi le témoignage de certains « électrisés » pour dire que, si ils ont décrits des symptômes correspondants à ceux ressentis par des personnes subissant des décharges électriques il est totalement impossible qu'ils aient été électrisés. Et là surprise: si nous avons ce genre de témoignage c'est qu'il a du y avoir des émanations de gaz neurotoxiques.

Le prof a perdu de sa rigueur scientifique et quand le président le lui fait remarquer en demandant plus de précisions sur ce sujet, il nous dit qu'en effet, c'est discutable, mais qu'il n'a trouvé rien d'autres, il a regardé sur internet, a vu des vidéos ,s'est souvenu que quand il faisait son service militaire on lui a parlé de ce genre de gaz..........pas très sérieux tout ça!!

Au détour de ses explications il charge un maximum la SNPE qui n'est plus là pour se défendre puisqu'elle a retiré sa constitution de partie civile après un accord financier avec Total. «  on y manipulait des produits pas sympathiques, ils étaient discourtois, il parle même de l'hydrazine qui correlé avec un évènement explosif préalable aurait pu engendrer ces fameux gaz neurotoxiques » il a conscience d'accuser la SNPE mais se justifie en disant «  nous ne savions rien de ce qui se passait sur ce site »

 

Ou nous retrouvons la stratégie de la défense: instiller en permanence le doute sur des évènements qui auraient pu se produire. Tant pis si c'est énorme, la science fiction ça existe!!

 

Me Stella Bisseuil (partie civile) : "Depuis quand vous êtes vous forgé une conviction sur le fait que les incidents électriques n'ont pas eu d'incidence sur l'explosion?"
Me Soulez-Larivière (défense) répond : "Depuis 2003".
Me Stella Bisseuil : "Jusqu'à 2008, nous avons dû nous battre pour éliminer cette piste".
Me Soulez-Larivière : "Il faut respecter les témoins qui essaient de donner une contribution à la recherche de la vérité. L'hostilité des parties civiles à l'égard des témoins est regrettable".
Me Alain Levy (partie civile) se lève : "Il n'y a pas d'agressivité vis à vis des témoins. Mais le relevé de l'exaspération et du caractère scandaleux de voir qu'éclate enfin que la défense a mené en bateau le juge d'instruction et les parties civiles pendant des années ".
Me Soulez-Larivière : "C'est faux. Nous savons depuis 2003 que la causalité du sinistre n'est pas électrique. On peut aussi s'en aller".

 

Cette polémique reprendra plus tard avec les cinq experts judiciaires revenus à la demande du président et Me Foreman expliquera que l'électricité est un témoin et que, même si la piste a été abandonnée comme cause de l'explosion, les travaux sur les phénomènes électriques ne se sont pas arrêtés pour autant.

 

Les débats reprennent après une suspension de séance

 

Me Thierry Carrère (partie civile ) intervient pour s'indigner que Me Simon Foreman (défense) a pu soupçonner le tribunal de plaider pour la SNPE. Le procureur s'associe à cette démarche.
Me Soulez-Larivière (défense) indique qu'il ne s'agit que d'un questionnement légitime.
Le président : "C'est comme cela que je l'avais compris".

 

Puis nous entendons des exposés très techniques le premier de Jean-Pierre Couderc, expert judiciaire, spécialiste en génie des procédés.

Il avait pour mission de suivre le démontage de l'atelier de production d'ammonitrate N1C et de relever toutes anomalies qui seraient apparues dans le fonctionnement du processus industriel jusqu'à l'explosion de l'usine.

Sa conclusion est la suivante : " Toutes les constatations effectuées, tous les renseignements scientifiques m'ont permis de conclure que l'atelier N1C respectait les règles de l'art. Je n'ai observé aucun indice de rupture d'appareil ou de canalisation qui se serait produit avant l'explosion. L'explosion du filtre JF302 est postérieure à l'explosion du hangar 221 et en est probablement une conséquence".

Cette conclusion sera confirmée par le second expert Didier Bergues, ingénieur au CEG (Centre d'études de Gramat) pour la Direction générale pour l'armement.

Après un exposé extrêmement technique et précis il conclut que "l'explosion du filtre JF 302 Nord n'est pas à l'origine de l'explosion du tas de NA déposé dans le bâtiment 221, mais en est la conséquence : il s'agit donc d'un effet domino".

Il a au prélable expliqué la différence qu'il y a, entre matière explosible et explosive. Pour lui le NAI est une matière explosive et le NA une matière explosible d'où la discussion ci après entre Me Bonnard, M Bergues et le Président avant que la séance ne soit levée.

 

Le président remercie M.Bergues.
Me Chantal Bonnard (défense) : "M. Bergues a commis une erreur au regard des règlementations pyrotechniques. C'est l'ANFO qui est un explosif".
D. B. : "S'il y a du nitrate qui arrive à Gramat, je fais une étude pyrotechnique. Il présente des caractéristiques d'une matière explosible".
Le président : "C'est une appréciation de professionnel".
Me Bonnard : "Nous sommes d'accord avec vos conclusions. Mais nous ne partageons pas toutes vos analyses".

 

Suite vendredi 24 avril à 9h3O: la piste intentionnelle.

 

Claudine

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