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29 avril 2009 3 29 /04 /avril /2009 23:00
Suite des témoignages de la veille
Tout d'abord, la veuve d'Hassan Jandoubi, Nadia Mordjana, partie civile "pour que la vérité soit établie et mon mari lavé". Elle a du mal à se souvenir précisément des faits, dates, et a déjà fait des déclarations contradictoires. Me Forget (partie civile mémoire et solidarité) en profite pour tenter de reparler des slips et caleçons "en trop", mais elle est simplement étonnée qu'on l'ait interrogée plusieurs fois sur ce sujet. Me Foreman (défense), appuie sur le fait qu'au contact de son mari (mariage religieux seulement) elle a eu envie de devenir muslmane pratiquante. Oui, un peu (ramadan, prière, pas mosquée), que dans sa culture, les époux ne se disent pas tout et que la femme ne demande rien à son mari (sous-entendu il lui cache des choses, hein !), toutes choses qu'elle a déjà déclarées elle-même. Arrive l'achat de la voiture en Allemagne, des dates de voyage pour aller la chercher et en chercher deux autres, le téléphone portable avec une puce volée... Où l'on voit que, si la défense a déclaré avoir abandonné la piste terroriste, elle maintien son action de tentative de pourrissement du procès, et parfois avec un brin épais de crapulerie.

Ce qui se retrouve avec l'audition de l'oncle de Jandoubi, Mr Ben Mabrouck, qui raconte la famille avec éloquence, et qu'asticotera Forget (mais pas la défense) sur l'abandon supposé de son véhicule non loin d'AZF. Il sera débouté par Ben Mabrouck qui précise tous les faits et propose de lui donner les coordonnées du garagiste qui s'est occupé de la voiture...

Avec Mr Samir Agraniou, laveur de carreaux à l'époque, pris d'une gastro-entérite et renvoyé par son patron 1/2 heure avant l'explosion, cela prend une autre tournure. Me Stella Bisseuil signale que pas moins de 4 interrogatoires entre 2001 et 2005, et qu'une nouvelle demande de Biechlin a été refusée par l'instruction. Charge contre la défense, qui a abusé de demandes d'actes vers des personnes qui ont été inocentées dès le départ ! Me Soulez-Larivière (défense) ne peut que rappeler que la défense a dit "on arrête" en 2007 et que "Je voudrais rappeler que 13 personnes ont été mises en examen, dont des salariés, et que les demandes formulées par la défense pour épuiser des pistes qui n'ont pas été explorées, n'ont pas le même effet que la contrainte sur les personnes qui ont été mises en examen". Si cela n'est pas comparer du harcèlement pluri-annuel et une enquête avec mise en examen de 15 mois ?

Enfin Mr Elagoun, victime d'une dénonciation anonyme par son ex-beau-frère, n'est interrogé que par le président...

Vient ensuite Mr Grollier-Baron, 82 ans, fabriquant d'explosifs à la retraite, qui oublie qu'il a travaillé, et même récemment, pour Total, mais se souvient que lors d'une inspection effectuée pour la DRIRE dans les années 1980, le stock principal de nitrates d'ammonium (pas le 221) était bien tenu, comme celui de DCCNa. Pour lui, faire sauter un tas de nitrate, c'est facile, il n'y a qu'à l'arroser un peu de fuel, d'avoir un détonateur de la taille d'une cigarette, ou de lancer une roquette depuis l'autre côté de la route d'Espagne... Le problème, trouve-t-il, c'est qu'en France comme dans les pays latins, on rejette toujours la notion d'attentat. L'accident c'est plus politiquement correct. Propos d'une scientificité certaine !
Je saute directement à la dernière audition, de Mr Thébault, expert en pyrotechnie, qui démonte complètement la thèse d'un attentat facile à réaliser à partir d'expériences ayant eu pour but de définir le détonateur idéal : Il aurait fallu au moins 60 kg de Nitrate d'amonium très bien mélangé à du fuel, et un détonateur, le tout enfoui (à la pelle) au fond du tas du 221 : plusieurs dizaines de minutes pour mener à bien l'opération ! Et ce n'est même pas sûr que ça marche du premier coup. Il rappelle également que des bombes sont tombées pendant la libération (1944) sur des tas de nitrates qui n'ont pas explosé...

Entre les deux, la note des RG dont la fuite dans la presse a mis le feu aux poudres (thèse attentat terroriste) et permis à quelques journalistes en mal de notoriété de déverser des tombereaux de haine en appuyant la thèse du complot.
Mr Bouchité était en 2001 patron des RG de Toulouse. Il défend la note de ses services, destinés uniquement aux policiers (anonyme quant aux fonctionnaires qui l'ont rédigée) et s'amuse avec les avocats des deux côtés, signalant qu'il considérait le tapage fait par la défense et "une certaine presse" à la thèse terroriste ressemble à "Tintin et AZF"... Ses services ont bien fait leur boulot, et le SRPJ aussi qui adémontré que la note avait tout faux ! Il finit en beauté en disant qu'"il est triste de la disparition des RG, qui fait disparaître également de nombreux fantasmes".
Le commissaire Malon intervient de nouveau (déjà hier), là sur la note des RG. Il est moins brillant que son prédécesseur mais maintient que cette note, même si ses services n'ont pas tout vérifié, avait tout faux. Malgré la hargne de la défense (Foreman), il reste calme et répète que, dès le départ, l'enquête sur Jandoubi a fait flop, qu'il n'était pas utile donc d'aller plus loin.

Journée pas trop "avançante", sinon pour la défense, qui fait des effets de manches et continue son entreprise de décrédibilisation de tous les participants à l'enquête et l'expertise judiciaire (elle s'est retenue un peu avec Thébault, je pense qu'ils auraient eu du mal à le pousser dans des retranchements). Sibylline, elle (Me Bonnard) a annoncé que le témoin Lefebvre qui viendra ce jeudi commenter les expertises, arrivera avec dans sa poche un autre produit de détonnation possible... Quel suspens !
Pascal
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